Peau. Pelage. Paysage.

La part et le plein

C'est partir de l'idée qu'une image ne remplit pleinement son existence que quand elle oppose une perspective dans le regard de celui qui est devant elle.

Et se rappeler que la part d'un gâteau provient d'un tout, que chaque part suffit à remplir chaque ventre.

Que la part d'éternité que l'on vit est la seule disponible, la seule valide.

Que notre rapport aux   autres est un mystérieux et mouvant mélange du bébé oublié, de l'enfant qui sommeille toujours, du sauvage qui n'a rien d'un barbare, d'un être de raison   et d'un maître de l'absurde...

Qu'il est mieux de prendre part que de prendre la part.

Que la vie est en grande partie imaginaire, que les « trous » dans le réel, sont aussi importants que la matérialité des choses, que le miroir est rempli du monde, plus un.

Que notre pulsion primitive est sensible au très complexe et au plus élémentaire.

Que faire la part des choses, ce n'est pas faire en sorte que les choses partent.

Que le pli du paysage commence à la lisière de la peau et du poil.

Que la part du monde qui surgit devant nous n'a pas nécessairement de sens.

Qu'un travail d'auteur se fait d'abord en partant du vide et à part de soi.

Que notre perception du concret est partielle et partiale, que tout est mouvement, en perpétuel carambolage.

Qu'à part tout ce qui ne va pas, tout le reste va bien.

Que c'est dans le quotidien qu'on fait le plein.

Et que la lumière impose le silence !

Alain Janssens 18 janvier 2009
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