.... On peut aussi passer devant le travail de Chrystèle Lerisse et Alain Janssens sans le voir. Tous deux sont actuellement rassemblés à la galerie Contretype. Tous deux travaillent sur la lumière, la réalité, les troubles de la perception ...
Le second, travaille sur le concept de réalité. "La réalité" tout court et celle du photographe. Au travers de ces "humeurs bleu", il nous piège ainsi constamment, par le biais d’une photographie mystérieuse et insaisissable. Rien d’évident ici. De la réalité première à celle perçue par le visiteur, le regard du photographe à fait son oeuvre, chargé des humeurs de celui-ci, de sa disponibilité du moment, de ses envies, de sa perception. Le regard peut une fois encore se heurter de front à ce travail et s’en détourner aussitôt. Il peut aussi prendre le temps de s’y frotter, tenter d’en décoder les sens, d’en percevoir les secrets.
Chez Soupart, comme chez Lerisse et Janssens, la photographie n’a rien d’immédiat ni d’évident. Elle demande une attention et une disponibilité proche de la contemplation. Alors seulement elle se révèle à nous petit à petit, comme un poème mystérieux, une apparition troublante et fascinante.
Jean-Marie Wynants
"Le Soir" des 20 et 21 avril ’96